6 juin 2024
Filippo Parodi a offert des figures d’enfant d’un tendre naturalisme qui firent du sculpteur génois un artiste majeur du XVIIe siècle. Ce Saint Jean-Baptiste est une belle évocation de son travail.
Ce marbre est à rapprocher de plusieurs groupes signés Filippo Parodi dont un Enfant Jésus endormi, daté vers 1675 et conservé au Cleveland Museum of Art, ou l’Allégorie de la vie et de la mort du Museo Civico à Asolo. Autant de témoins du style de cet artiste sensible et élégant, marqué, tout comme ses collègues génois, par les modèles baroques romains, mais aussi par le travail de Pierre Puget, à Gênes de 1661 à 1668. Ce Saint Jean-Baptiste enfant, avec ses traits délicats, sa bouche étroite, ses lèvres charnues et ses grands yeux nettement incisés, s’inscrit dans cette manière, de même que par son polissage minutieux des carnations s’opposant au travail brut, au trépan, de la chevelure. Parodi reprend souvent dans ses compositions le thème antique du Cupidon aux formes rondes et pleines en lui conférant un naturalisme nouveau visant à humaniser les figures religieuses. Le dos évidé de ce marbre indiquerait qu’il a été conçu pour une niche ou un retable, dans lequel il aurait été associé à d’autres représentations qu’il regardait, les yeux tournés vers le haut. Le fils de Filippo, Domenico (1668-1740), son gendre, Giacomo Antonio Ponsonelli (1654-1735), mais aussi Francesco Biggi (1676-1736) ou Angelo de Rossi (1671-1715) sont les noms avancés pour l’attribution de cette œuvre.
SAMEDI 15 JUIN, CAEN. CAEN ENCHÈRES OVV. M. VEYRON.
Italie du Nord, premier tiers du XVIIIe siècle. Entourage de Filippo Parodi (1630-1702), Saint Jean-Baptiste enfant, marbre, 54 x 52 x 32 cm.
Estimation : 8 000/12 000 €